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Aujourd’hui
s’investir c’est prendre un risque… y
compris vis-à-vis des différentes tribus
qui constituent le groupe Trans' pris au sens large.
Se pose ensuite la question de la définition des
termes. Que met-on sous les mots transsexuel(le)s, transgenres,
intersexuel(le)s ? Mais la véritable question
ne serait-elle pas QUI met-on ? Dans certaines villes,
on ne parle même pas de "transgenres" mais
encore de "travestis" sans que l'on sache qui
on nomme ainsi.
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Nous
allons procéder par questions/réponses pour
dire qui nous sommes… aux non initiés.
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Une
personne sous traitement hormonal est-elle transgenre
ou transsexuelle ?
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Les
deux tant que la personne ne s’est pas trouvée.
On ne peut pas édicter des règles ou des normes
triant ou discriminant des personnes alors que nous luttons
contre la psychiatrisation et pour l’amélioration
de la médicalisation.
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Une
personne qui a peur de l’opération mais
se définissant comme transsexuelle, l’est-elle
aux yeux des opérées ?
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Pas
toujours ! Par expérience, les opérées
mtf (male to female) établissent parfois des hiérarchies
cruelles vis-à-vis des copines en cours de trajets,
ce que nous n’avons jamais vu chez les ftm (female
to male).
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Une
personne trop âgée pour cette opération
ou malade (vih, problèmes cardio-vasculaires,
diabétique) est-elle transsexuelle ?
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OUI |
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Toutes
les personnes qui sont transgenres ne sont pas transsexuelles
? Sachant que l’expérience, nous a démontré que
des personnes transgenres peuvent faire un trajet transsexuel
au bout de plusieurs années…
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Ecarter
les transgenres c’est se couper de forces vives, et
des amies chères à nos cœurs sont transgenres
et sont militantes pour les droits des personnes transsexuelles.
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Le
travesti occasionnel qui ne pense qu’au «cul » (sans
jugement de valeur) fait-il parti
de notre public ?
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Pas
vraiment non. D’ailleurs qui l’a dit ? Puis rien
n'indique qu’ils soient intéressés
par nos activités
?
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Le « travesti »,
pour reprendre le terme entendu d’ici et de là,
qui s’interroge doit-il être exclu ? (le
mot exclure est terrible…)
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Non
et la raison est pour nous que nous échangerions une
discrimination contre une autre ? Même si nos « problématiques » sont
différentes, nous ne pensons pas qu’on ne puisse
pas au moins informer et savoir écouter. C’est
ce que l’on reproche à la société, à l’état, à une
partie du corps médical, non ?
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Est-ce
qu’une personne transgenre sous traitement ou non
doit être
exclue ? |
NON |
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Qui
sommes-nous pour exclure ? Des transsexuelles bon
chic bon genre, bien sur tous rapports, blanches comme
des colombes,
aux passés irréprochables ? |
Ne
soyons pas hypocrites entre-nous. Aucun(e) ne l’est.
Donc, pas d'exclusion chez les Trans' !
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Qui
dans la tribu Trans’ ne s’est jamais cru homo,
tv ou autres chose encore… tout au fond de son cœur
avant de comprendre, de se comprendre ? |
Est-il nécessaire
de répondre ici ? |
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Karine
Espineira & Maud Thomas
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La
question du nom de l’association |
Au
départ, il s’agit d’un projet de
copines et le nom a été choisi par sondage
parmi une liste d’une dizaine de propositions.
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Sans
Contrefaçon est avant tout une expression qui
dit que les dés ne sont pas pipés, qu’il
s’agit de vérité et non de mensonges,
d’authenticité et non de duplicité.
Si on ne se réfère qu’à la
chanson de Mylène Farmer, soit. Mais n’oublions
pas que cette chanson est avant tout un hommage au
Chevalier d’éon. Je souhaite qu’elle
accepte d’être marraine de l’association
un jour.
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Nous
excluons l’idée que le nom nous ferait
du tort, qu’il serait trop glamour ou un "je
ne sais quoi d’autre"… Un nom ne prend
de sens que par la personnalité de la personne
qui le porte au gré du cheminement de la vie.
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L’Association
Sans Contrefaçon n’est pas un fast-food,
un hôtel, ou un salon où l’on va
discuter de la couleur des murs, critiquer le papier
peint, etc. Non, c’est un lieu qui sera ce que
les personnes en feront. Tout ce que vous voudrez mais
pas un salon mondain ou un lieu d’exclusion qui
ne dirait pas son nom.
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Sans
animosité, voilà ma vérité,
la vérité de la plupart des personnes
qui ont donné de leur temps, je suppose, de
leur énergie, parfois même de leur poche
pour tenter de mettre quelque chose en place dans un
esprit de sincérité et d’ouverture.
Cette sincérité naïve qui est preuve
d’empathie.
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Il
y a tant de choses à faire qu’on ne peut
pas se permettre de lutter à l’intérieur
de nos propres rangs. Nous avons besoin du soutien
des uns et des autres. La « cause transgenre » n’éclipsera
jamais la « cause transsexuelle », mais
il est hors de question que les transgenres soient
des adhérents de seconde catégorie. Pour
en finir, je le dis haut et fort, je suis transsexuelle,
opérée en 1997, changement d’identité compris,
je ne suis ni en situation d’échec social,
ni professionnel, ni amical, et la plupart de mes amiEs
sont dites « transgenres », un peu partout
en France… Je suis une militante parce que des
choses sont inacceptables, et que se taire c’est être
complice.
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Karine
Espineira
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Sans
Contrefaçon = sans mentir = sans artifice |
Antennes
Sans contrefaçon comporte deux antennes en création.
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SC-Marseille
: nous sommes surtout intéressées
par les débats. Des Rencontres amicales et
informelles sont prévues pour permettre des
temps de réponse individuels. En cours de
création à ce jour selon disponibilité.
Nous n’avons pas de permanence.
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SC-Toulouse
: Permanence en voie de création,
notamment avec le soutien de l’Amicale du Nid
de Toulouse et la Communauté Municipal de
Santé (CMS) de Toulouse pour les locaux de
permanence, débats et rencontres.
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L’association
et sa ‘population’
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Nous
voulions que SC ne soit pas un nouveau groupe de "vraies
trans" mais une thématique large des identités
trans'.
Cela va de la personne occasionnellement travestie se posant des questions
au transsexualisme chirurgical et nécessitant un nombre important
d’informations, adresses et éventuellement un soutien conjoint
au suivi officiel avec une équipe si ce suivi a lieu. Cela inclut également
les identités nouvelles et-ou en émergence et en questionnement.
Nous sommes attentives au processus d’autonomination.
Chaque groupe a une thématique propre avec des déficits,
difficultés, avancées et découvertes propres. Une
solidarité de surface est une solidarité perdue. Un partage
pour une socialité commune et-ou des microsocialités partagées
va dans le sens de la culture humaine mettant en commun du lien social.
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Sur
le fond
Sur la thématique de la représentation/intégration
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Nous
sommes intéressé-es et vigilant-es à réfléchir
sur nos images et récits dans ses modes de visibilisation,
productions, vécus.
Le thème de l’image est bien trop présent dans notre
société d’image/communication/reconnaissance pour
abandonner à autrui et notamment sur la question de l’hypervisibilité de
nos trajectoires nouvelles et donc potentiellement fragiles.
Et notamment sur le processus d’assimilation/invisibilisation binaire
nous obligeant à une intégration normative souvent très
pesante en cours de transition (transgenres et transsexuel-les), voire
après.
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Sur
la thématique de la production des savoirs |
Nous
devons nous enquérir des théories nous
expliquant (ou prétendant), notamment sur la question
de l’appropriation de nos existences dans une médicalisation
de nos modes d’être.
Le transsexualisme n’est pas une maladie mentale ni une affection localisée
en un quelconque endroit du cerveau.
Les identités trans’ au sens large, pas plus. |
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Maud
Thomas |
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