Site mis à jour le
11 août, 2009
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Aujourd’hui s’investir c’est prendre un risque… y compris vis-à-vis des différentes tribus qui constituent le groupe Trans' pris au sens large. Se pose ensuite la question de la définition des termes. Que met-on sous les mots transsexuel(le)s, transgenres, intersexuel(le)s ? Mais la véritable question ne serait-elle pas QUI met-on ? Dans certaines villes, on ne parle même pas de "transgenres" mais encore de "travestis" sans que l'on sache qui on nomme ainsi.
 
Nous allons procéder par questions/réponses pour dire qui nous sommes… aux non initiés.
 
Une personne sous traitement hormonal est-elle transgenre ou transsexuelle ?
Les deux tant que la personne ne s’est pas trouvée. On ne peut pas édicter des règles ou des normes triant ou discriminant des personnes alors que nous luttons contre la psychiatrisation et pour l’amélioration de la médicalisation.

Une personne qui a peur de l’opération mais se définissant comme transsexuelle, l’est-elle aux yeux des opérées ?
Pas toujours ! Par expérience, les opérées mtf (male to female) établissent parfois des hiérarchies cruelles vis-à-vis des copines en cours de trajets, ce que nous n’avons jamais vu chez les ftm (female to male).

Une personne trop âgée pour cette opération ou malade (vih, problèmes cardio-vasculaires, diabétique) est-elle transsexuelle ?
OUI

Toutes les personnes qui sont transgenres ne sont pas transsexuelles ? Sachant que l’expérience, nous a démontré que des personnes transgenres peuvent faire un trajet transsexuel au bout de plusieurs années…
Ecarter les transgenres c’est se couper de forces vives, et des amies chères à nos cœurs sont transgenres et sont militantes pour les droits des personnes transsexuelles.

Le travesti occasionnel qui ne pense qu’au «cul » (sans jugement de valeur) fait-il parti de notre public ?
Pas vraiment non. D’ailleurs qui l’a dit ? Puis rien n'indique qu’ils soient intéressés par nos activités ?

Le « travesti », pour reprendre le terme entendu d’ici et de là, qui s’interroge doit-il être exclu ? (le mot exclure est terrible…)
Non et la raison est pour nous que nous échangerions une discrimination contre une autre ? Même si nos « problématiques » sont différentes, nous ne pensons pas qu’on ne puisse pas au moins informer et savoir écouter. C’est ce que l’on reproche à la société, à l’état, à une partie du corps médical, non ?

Est-ce qu’une personne transgenre sous traitement ou non doit être exclue ?
NON

Qui sommes-nous pour exclure ? Des transsexuelles bon chic bon genre, bien sur tous rapports, blanches comme des colombes, aux passés irréprochables ?
Ne soyons pas hypocrites entre-nous. Aucun(e) ne l’est. Donc, pas d'exclusion chez les Trans' !

Qui dans la tribu Trans’ ne s’est jamais cru homo, tv ou autres chose encore… tout au fond de son cœur avant de comprendre, de se comprendre ?
Est-il nécessaire de répondre ici ?
 
Karine Espineira & Maud Thomas
 

La question du nom de l’association
Au départ, il s’agit d’un projet de copines et le nom a été choisi par sondage parmi une liste d’une dizaine de propositions.
Sans Contrefaçon est avant tout une expression qui dit que les dés ne sont pas pipés, qu’il s’agit de vérité et non de mensonges, d’authenticité et non de duplicité. Si on ne se réfère qu’à la chanson de Mylène Farmer, soit. Mais n’oublions pas que cette chanson est avant tout un hommage au Chevalier d’éon. Je souhaite qu’elle accepte d’être marraine de l’association un jour.
Nous excluons l’idée que le nom nous ferait du tort, qu’il serait trop glamour ou un "je ne sais quoi d’autre"… Un nom ne prend de sens que par la personnalité de la personne qui le porte au gré du cheminement de la vie.
L’Association Sans Contrefaçon n’est pas un fast-food, un hôtel, ou un salon où l’on va discuter de la couleur des murs, critiquer le papier peint, etc. Non, c’est un lieu qui sera ce que les personnes en feront. Tout ce que vous voudrez mais pas un salon mondain ou un lieu d’exclusion qui ne dirait pas son nom.
Sans animosité, voilà ma vérité, la vérité de la plupart des personnes qui ont donné de leur temps, je suppose, de leur énergie, parfois même de leur poche pour tenter de mettre quelque chose en place dans un esprit de sincérité et d’ouverture. Cette sincérité naïve qui est preuve d’empathie.
Il y a tant de choses à faire qu’on ne peut pas se permettre de lutter à l’intérieur de nos propres rangs. Nous avons besoin du soutien des uns et des autres. La « cause transgenre » n’éclipsera jamais la « cause transsexuelle », mais il est hors de question que les transgenres soient des adhérents de seconde catégorie. Pour en finir, je le dis haut et fort, je suis transsexuelle, opérée en 1997, changement d’identité compris, je ne suis ni en situation d’échec social, ni professionnel, ni amical, et la plupart de mes amiEs sont dites « transgenres », un peu partout en France… Je suis une militante parce que des choses sont inacceptables, et que se taire c’est être complice.
Karine Espineira

Sans Contrefaçon = sans mentir = sans artifice
Antennes
Sans contrefaçon comporte deux antennes en création.
SC-Marseille : nous sommes surtout intéressées par les débats. Des Rencontres amicales et informelles sont prévues pour permettre des temps de réponse individuels. En cours de création à ce jour selon disponibilité. Nous n’avons pas de permanence.
SC-Toulouse : Permanence en voie de création, notamment avec le soutien de l’Amicale du Nid de Toulouse et la Communauté Municipal de Santé (CMS) de Toulouse pour les locaux de permanence, débats et rencontres.
L’association et sa ‘population’
Nous voulions que SC ne soit pas un nouveau groupe de "vraies trans" mais une thématique large des identités trans'.
Cela va de la personne occasionnellement travestie se posant des questions au transsexualisme chirurgical et nécessitant un nombre important d’informations, adresses et éventuellement un soutien conjoint au suivi officiel avec une équipe si ce suivi a lieu. Cela inclut également les identités nouvelles et-ou en émergence et en questionnement. Nous sommes attentives au processus d’autonomination.
Chaque groupe a une thématique propre avec des déficits, difficultés, avancées et découvertes propres. Une solidarité de surface est une solidarité perdue. Un partage pour une socialité commune et-ou des microsocialités partagées va dans le sens de la culture humaine mettant en commun du lien social.
Sur le fond
Sur la thématique de la représentation/intégration
Nous sommes intéressé-es et vigilant-es à réfléchir sur nos images et récits dans ses modes de visibilisation, productions, vécus.
Le thème de l’image est bien trop présent dans notre société d’image/communication/reconnaissance pour abandonner à autrui et notamment sur la question de l’hypervisibilité de nos trajectoires nouvelles et donc potentiellement fragiles.
Et notamment sur le processus d’assimilation/invisibilisation binaire nous obligeant à une intégration normative souvent très pesante en cours de transition (transgenres et transsexuel-les), voire après.
Sur la thématique de la production des savoirs
Nous devons nous enquérir des théories nous expliquant (ou prétendant), notamment sur la question de l’appropriation de nos existences dans une médicalisation de nos modes d’être.
Le transsexualisme n’est pas une maladie mentale ni une affection localisée en un quelconque endroit du cerveau.
Les identités trans’ au sens large, pas plus.

 

Maud Thomas